Les Maladies Cardio-Vasculaires, ces snipers mortels : Partie 1.

Cet article est un mea culpa.

J'ai lu récemment un écrit qui relatait les moments par lesquels on passe lorsqu'on est victime d'une crise cardiaque, et surtout comment atténuer ses conséquences immédiates.

L'auteur demandait de partager, alors j'ai partagé jugeant les précautions distillées dans le message utile.
J'en serais resté là si un ami ne m'avait demandé les causes probables et les moyens d'éviter cet incident. J'ai donc fait des recherches poussées sur les maladies cardio-vasculaires en général.
Ces recherches m'ont permis de me rendre compte que non seulement les conseils prodigués dans l'article en question sont faux mais qu'en plus, ils s'avéraient totalement contre-productifs et dangereux. J'ai également aux travers de ces recherches pris connaissance de faits dont j'ignorais l'existence quant à ces syndromes que sont les MCV (maladies cardio-vascuaires), et leurs impacts.

Cet article est donc un petit condensé de beaucoup d'articles, de documents, de thèses rédigées sur ce thème, que j'ai parcouru ces derniers temps.
S'il ne fallait recommander qu'un seul article sur cet blog, ce serait celui-ci car il est fort à parier qu'il vous sera utile à un moment ou un autre.

Les Maladies Cardio-Vasculaires ?

Jusque là j'avais un regard lointain et non concerné (un peu comme tout le monde) sur cette catégorie de maladies. Le même genre de regard que l'on a sur les accidents de route : On pense toujours que cela n'arrive qu'aux autres.
L'article en question avais mis l'accent sur les actions à faire lorsqu'on est victime d'une crise cardiaque, pour y survivre. Car subir une crise cardiaque n'est pas une fatalité. Les 3/4 des personnes qui subissent des crises cardiaques ne décèdent pas (du moins pas sur le champ).

C'est une bonne nouvelle. Du moins, c'est ce que je croyais. Mais j'ai vite déchanté.

Commençons par comprendre ce qu'est une crise cardiaque en termes médicales. Un petit cours très simplifié sur le fonctionnement du corps humain à l'origine du problème : Vos artères transportent du sang, de l'oxygène et des nutriments vers votre cœur et le reste de votre corps (dont votre cerveau).

Dans l'utilisation générale, la crise cardiaque est associée à différentes maladies cardio-vasculaires :

• L'infarctus : L'infarctus du myocarde est la mort (nécrose) d'une zone plus ou moins étendue du muscle cardiaque (myocarde). Les cellules musculaires cardiaques de ce territoire ne parviennent plus à se contracter par manque d'apport en oxygène et meurent en quelques heures.
• L'AVC : Un AVC survient lorsque la circulation sanguine d'une région du cerveau est interrompue par un caillot sanguin qui bouche un vaisseau ou l'éclatement d'un vaisseau sanguin qui provoque une hémorragie interne.
• Et beaucoup d'autres comme l'Insuffisance Cardiaque, Arithmie cardiaque, l'angine de poitrine...

L'AVC et L'Infarctus sont les championnes des maladies cardio-vasculaires. Il existe deux types d'AVC :

1. AVC ischémique : Il s'agit de l'obstruction d'un vaisseau sanguin par un caillot, réduisant l'irrigation sanguine dans une zone cérébrale (plus de 80 % des AVC).
2. AVC hémorragique : Il est ici question de la rupture d'un vaisseau, entraînant une hémorragie. Le sang se répand et endommage le tissu cérébral alentour.

Pour ceux qui ont raté leurs études de médécine, ☺ c'était une session de rattrapage.

Plus serieusement, ll y a une donnée que beaucoup de gens ignorent : Il y a une chance sur 3 pour que la cause de votre décès soit directement ou indirectement liée à une maladie cardio-vasculaire (MCV) et aux maladies associées (hypertension, hyperglycémie...)

Elles constituent la première cause de mortalité dans le monde : Oui, vous avez bien lu.
Les MCV (maladies cardio-vasculaires) sont la première cause de mortalité dans le monde ; devant le cancer, les infections des voies respiratoires, le diabète, le VIH, les accidents de route, la tuberculose, le paludisme... Elles sont également la première cause d'invalidité lourde (handicapes) et la deuxième source de démence.

Selon l'OMS, il y a chaque minute 60 cas d'AVC (accident vasculaire cérébral) dans le monde dont les trois quarts surviennent dans les pays dits en développement, essentiellement en Afrique. Le continent compte un million de morts par an, précise le professeur Daniel Lemogoum.
Le pire, c'est qu'à l'inverse des autres types de maladies, elles surviennent par surprise, "sans prévenir", sans des signes réels précurseurs.

Et lorsqu'elles surviennent, chaque seconde est précieuse pour permettre au patient de survivre et ensuite de diminuer les séquelles qui peuvent découler de ces syndromes.
Autant dire que sous nos cieux, votre seul réel chance d'y survivre est d'avoir la chance d'être au moment de la crise, déjà dans un centre hospitalier disposant d'un cardiologue et avec les produits médicamenteux et les matériels nécessaires à l'intervention.

Depuis 20 ans, le taux de mortalité lié aux AVC diminue dans les pays à fort revenu tandis qu’il explose dans les pays à revenu moyen et faible. Les chiffres sont encore plus alarmant en Afrique sub-sahérienne pour plusieurs raisons.

• Les populations subsahariennes, d'Asie du Sud et d'Amérique du Sud ont de plus grandes chances de développer une MCV.
• La prise en charge et la politique de prévention de ces maladies sont quasi inexistantes.
• Dans la culture locale, on attribue généralement ces maladies à la sorcellerie, aux empoisonnements.
• Les habitants de ces pays ne peuvent souvent pas bénéficier des programmes intégrés de soins de santé primaires pour la détection précoce et le traitement des personnes à risques.
• Quasiment pas de prise en charge et de traitements post-AVC pour les patients.

De ce fait, leurs habitants meurent plus jeunes de maladies cardiovasculaires, souvent dans leurs années les plus productives. 80% des décès dus aux maladies cardio-vasculaires sont enregistrés dans les pays en voie de développement. Et fait majeur elles surviennent de plus en plus tôt dans ces pays (40 - 50 ans pour 65 ans dans les pays développés).

Zoom sur les AVC

Rentrons un peu plus dans le vif du sujet en prenant l'exemple le plus répandu des MCV : L'AVC. L'accident vasculaire cérébrale comme défini plus haut c'est lorsque pour une raison ou une autre, le cerveau n'est plus irrigué suffisamment par les vaisseaux sanguins.
Le cerveau est l'organe qui coordonne le fonctionnement des autres principaux organes. Lorsqu'il est ralentit ou ne fonctionne plus correctement, tout peut vite déraper.

Comment reconnaitre un AVC ?

Que vous en soyez victime ou que vous en soyez témoin, il est très important de reconnaitre les signes d'un AVC et de prendre les mesures nécessaires le plus rapidement possible. Voici les signes les plus fréquents qu'il faut déceler chez quelqu'un entrain de faire une crise :

• Douleur ou gêne dans la partie centrale de la poitrine.
• Douleur ou gêne au niveau des bras, de l’épaule gauche, des coudes, de la mâchoire ou du dos.
• Faiblesse soudaine au niveau de la face, du bras ou de la jambe, le plus souvent sur un seul côté du corps.
• Confusion, difficultés à parler ou à comprendre un discours.
• Difficultés visuelles touchant un œil ou les deux.
• Difficultés à marcher, étourdissement, perte d’équilibre ou de coordination.
• Céphalées sévères sans cause connue et syncope ou perte de conscience.
• Un inconfort, une pression, une lourdeur, une douleur vive, une sensation de brûlure ou un serrement à la poitrine.
• Un inconfort dans d’autres régions du haut du corps: cou, mâchoire, épaules, bras ou dos.
• Un mal de tête inhabituel ou d’une extrême violence.
• Douleur à la mâchoire ou au dos (plus forte chez les femmes).
• Difficultés à respirer, Essoufflement, Palpitations.
• Mouvements respiratoires sont inefficaces, lents et bruyants.
• Malaise, Pâlissement, Sueurs froides, Evanouissement, Nausées, Sensations vertigineuses.
• Une faiblesse musculaire, un engourdissement, une perte de sensibilité.
• Lorsque la cause est un infarctus du myocarde, le sujet peut présenter, dans les jours ou les heures qui précèdent, une douleur thoracique prolongée pouvant s’étendre jusqu’aux bras, une sensation d’oppression, de serrement voire d’écrasement.
• Chez la femme, les signes avant-coureurs de l’infarctus sont parfois différents : essoufflement, nausées, douleur à l’estomac.

La liste est exhaustive. Vous n'aurez pas tous les symptômes d'un coup, et avoir un engourdissement ne veut pas forcément dire que vous êtes entrain de faire une crise cardiaque. Il faut donc trouver le bon milieu entre l'attention et l'hystérie.

Notons que cependant, certaines personnes peuvent avoir un infarctus sans ressentir de douleur.

Subir une crise cardiaque n'est pas anodin. Comme dit plus haut, les MCV sont la première cause de mortalité dans le monde, la première cause d'invalidité lourde, la seconde source de démence. Quelques chiffres :

• 25% des patients meurent immédiatement à la suite de la crise cardiaque.
• 75% des patients qui survivent à la crise cardiaque ont des séquelles (invalidité, démence...).
• 25% des patients ayant survécu à une crise cardiaque meurent dans le mois qui suit ou dans la même année.
• 50% des survivants souffrent d'handicaps plus ou moins importants.
• 25% des victimes ayant survécu à une AVC ne reprennent jamais d'activité professionnelle.
• 30% des survivants tombent en dépression.
• L'entourage du patient peut également subir des dommages indirects.

Il ressort des chiffres précédents que la seule solution viable contre ces maladies est la prévention.
Ca tombe bien. En adoptant un certain nombre de comportements il est possible de reduire considérablement vos chances de subir un AVC un jour.

Le prochain article sur le sujet exposera les facteurs de risques (les causes) des MCV, comment se prévenir, et ensuite des actions à mener après avoir subi un AVC.

Fin Partie 1.