Kokou AGBAVON
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[Etre] Noir, aujourd'hui - 2 : Des races différentes ?

[Etre] Noir, aujourd'hui - 2 : Des races différentes ?

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Noir, Blanc, Jaune… Strictement et scientifiquement parlant, il n’existe pas de races humaines ou autrement dit, de races dans l’espèce humaine.

Dans les règnes animales (hors l’espèce humaine), la race est utilisée comme un rang de classification, juste en dessous de la notion d’espèce (ensemble d’individus pouvant se reproduire entre eux). En botanique, on parle plus de variété ou de sous-espèce pour désigner la même chose.

Plusieurs races humaines.

Il n’existe pas plusieurs races humaines. En 2000, une équipe de généticiens américains en a apporté la preuve définitive. En séquençant pour la première fois le génome humain, en juin 2000, Craig Venter, un chercheur américain, a mis un point final au concept de race, qui a perdu tout fondement scientifique.

Les individus d’une même race, sont sensés avoir des caractéristiques morphologiques, génétiques et physiologiques héréditaires, propres à tous les individus de cette race, et à eux seuls.

Ce qui n’est pas le cas chez la race humaine.

Petit rappel de votre cours de science naturel : un individu (animal, végétal) est déterminé par son phénotype (toutes les caractéristiques observables) et le génotype (l’information qui est inscrite dans ses gênes).

Les Hommes (homo sapiens) possèdent tous un génotype semblable à 99, 9% (ou 99,5%). Notez que le génome humain est constitué de 23.000 gènes. Une légère différence dans le génotype provoque des différences abyssales. A titre d’exemple, l’espèce humaine a :

  • 98% de gènes en commun avec le chimpanzé ;
  • 85% de gènes en commun avec la souris ;
  • 60% de gènes en commun avec le poulet ;
  • 25% de gènes en commun avec le riz.

La notion actuelle de race est généralement justifiée uniquement par la couleur de la peau (et quelques autres caractéristiques physiques jugées communes) qui est biologiquement une caractéristique très infime, au même titre que par exemple la capacité à digérer le lactose à l’age adulte. Elle ne saurait à elle seule justifier une classification entre les individus de l’espèce humaine.

Ce constat est résumé ici par André Langaney, professeur d’anthropologie à l’université de Genève :

Les humains sont inclassables. Ils ont tous une origine commune récente et ne sont pas séparés. Leur variation est continue, les populations se mélangent et s’interpénètrent depuis toujours. Pensez à la transfusion sanguine : seuls comptent les groupes sanguins – les mêmes partout, sans référence aux aspects physiques ou aux origines géographiques. … Ainsi, les populations “noires” d’Afrique, d’Inde et du Pacifique sont génétiquement très différentes et bien plus apparentées, chacune, à des populations à peau claire qu’elles ne le sont entre elles.

Il n’existe donc pas de critères permettant de classer tous les individus en groupes homogènes séparés. Les diversités génétique et physique humaines sont plus fortes entre les individus d’une même population qu’entre les populations. Ceci rend l’espèce inclassable en races cohérentes, malgré de nombreuses tentatives.

Deux individus d’une même population peuvent être autant et même plus différents génétiquement que deux individus de populations différentes. Expliqué simplement, d’un point de vue génétique, vous pouvez être plus proche d’un individu vivant à l’autre bout de la planète que de votre frère, a qui vous sembler ressembler.

Mais cela n’occulte pas le fait que l’on a pu détecter des adaptations locales dans les gênes pour certaines populations. Ces différences sont observées l’adaptation à l’ensoleillement, mais aussi dans l’adaptation à la température, à l’humidité, aux pathogènes, aux pratiques alimentaires….

Dans les faits, et sans aller dans les détails, à la place de la notion de race (noir, blanc, jaune) on devrait plutôt substituer la notion de populations (un ensemble d’individus ou d’éléments partageant une ou plusieurs caractéristiques) ou d’ethnie (population humaine qui considère avoir en commun une ascendance, une histoire, une culture, une langue ou un dialecte, un mode de vie).

Une histoire de mélanine.

Noir, blanc et Jaune. Cette désignation, arbitraire, sensée désigner plusieurs races différentes est justifié biologiquement par la mélanine.

La mélanine est le nom courant utilisé communément pour désigner un ensemble de pigments biologiques foncés responsable chez l’humain de la couleur de la peau, des cheveux et des yeux suivant son type et sa concentration. Son rôle principal est la « protection pigmentaire » contre les radiations Ultraviolet (UV). La mélanine agit en les absorbant et en restituant sous forme de chaleur. La mélanine est présente en quantité proportionnelle à l’intensité de la couleur. Ainsi une personne à la peau mate ou brune en fabrique beaucoup plus qu’une personne à la peau blanche ou marron ; un iris brun en contient plus qu’un iris bleu et une chevelure brune plus qu’une chevelure blonde. Les albinos peuvent ne pas en produire du tout.

L’intensité du rayonnement solaire varie suivant les latitudes. Une peau sombre filtre trop un rayonnement solaire peu intense et y empêche la synthèse de vitamine D. A l’opposé, dans les régions équatoriales et tropicales, une telle peau protège l’individu des effets cancérigènes d’un rayonnement solaire puissant.

Les différentes couleurs de peau des humains sont une adaptation aux différences d’intensité des rayons ultraviolets selon les régions du monde. Le rayonnement ultraviolet est plus fort en Afrique qu’en Europe ou en Amérique du Nord, par exemple.

En résumé ?

En résumé, tous les êtres humains actuels sont, au sens propre, des Africains. Notre espèce, Homo sapiens sapiens, est apparue en Afrique, il y a 300.000 ans. Chaque individu est composé de génotype qui peuvent être de diverses origines (européen, subsaharien, asiatique)…

Alors comment la notion de races est elle né, et dans quel but a t-elle documenté et appuyé par les scientifiques des siècles derniers ? La réponse dans la suite de notre série d’articles sur cette thématique.

Sources

  1. La génétique a mis fin au concept de race humaine.
  2. Le génome humain.
  3. Les races ont-elles un sens en biologie ?
  4. # Le concept de race peut-il s’appliquer aux humains ?
  5. Race humaine : Wikipédia
  6. Race humaine - Discussion : Wikipédia


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